03/04/12

La 5e édition du festival d’Aquin est lancée

Quand le sud d’Haïti se réveille, il étonne. Après le carnaval national des Cayes qui a permis à des milliers d’Haïtiens de découvrir les richesses touristiques du département du Sud, la Fondation Aquin Solidarité veut revenir en force avec son festival traditionnel.
Haïti: La 5e édition de « Destination Aquin / Festival international de musiques et danses traditionnelles » promet d’être à la hauteur cette année. Le programme, bâti pour les jeudi 5, vendredi 6 et samedi 7 avril, fait déjà rêver. A Presse Café restaurant, le jeudi 29 mars où la présidente de la Fondation Aquin Solidarité, Magali Comeau Denis, a lancé le festival, les questions ont fusé. Avec la participation de l’orchestre Tabou combo, des Frères Déjean, de Racine Mapou, de Mizik Mizik, de Beken, de Wanito, chanteur favori de la jeunesse, de Emeline Michel notre «diva», le baryton camerounais Jacques Greg Belobo en concert, Sabor y ritmo de Santiago de Cuba, les danseurs du ballet national dominicain venus en appui à Ayikodans, la troupe folklorique Kanson wouj, toute cette pléiade de stars associées aux groupes artistiques et culturels de plusieurs communes du département du Sud,  »il y a de l’événement dans l’air ! », pour reprendre l’Association culturelle Tamise, saluée par les organisateurs du festival pour sa grande capacité de mobilisation pour ces grands événements.

Un motif pour attirer les touristes

Comment une petite ville comme Aquin pourra-t-elle héberger des milliers de festivaliers, puisque chaque année l’événement draine de plus en plus de monde?

Madame Denis, ancienne ministre de la Culture, a fait savoir qu’Aquin n’a pas la prétention d’héberger un grand nombre de festivaliers, vu la carence en infrastructure hôtelière de cette petite ville portuaire située à 37 kilomètres environ des Cayes, dans le sud d’Haïti. Cependant, a-t-elle signalé, à côté des hôtels, un village de tentes sera mis à la disposition des visiteurs. Prenant l’exemple du carnaval des Cayes, elle a fait remarquer que, pendant ces grandes réjouissances populaires, les hôtels, les auberges, les habitats paysans de toute la région ont accueilli les festivaliers. Elle a souligné, par ailleurs, que ce festival est un motif pour dynamiser le tourisme local et attirer les Aquinois de la diaspora vers leur patelin. L’année dernière, un groupe de jeunes enquêteurs non professionnels a recensé plus de cinq cents Aquinois de la diaspora dans le festival, a-t-elle confié.

Elle a profité de l’occasion pour remercier le danseur Jean Guy Saintus de Ayikodans. Cette troupe de danse, a-t-elle dit, est un partenaire du festival depuis trois ans.

Au programme

Le danseur, pour sa part, a noté que la proposition chorégraphique de la 5e édition reposera sur le ballet classique, les danses traditionnelles et le spectacle de lumière. A cet effet, Ernesto Lopez, le créateur lumière du théâtre national dominicain, sera sur place. En outre, des danseurs dominicains comme Reynaldo Alexandro Duval, soliste principal du ballet national dominicain, et Pablo Manuel Perez Cruz, arriveront bientôt.

Le programme s’enrichira de spectacles de rues avec les Brigades poétiques, de rara, de spectacle jeune public avec Paula Clermont Péan, de lectures scéniques, d’activités sportives, d’excursion dans les îles avoisinantes. Côté intellectuel, sont prévues des conférences sur plusieurs thématiques : Aménagement durable et risques naturels de la commune d’Aquin et capsules sur la santé en partenariat avec Solidarité aquinoise de Montréal; ouverture des expositions « D’Ayiti à Haïti- la liberté conquise en partenariat avec les anneaux de la mémoire – Nantes, France, le centre international de Lafayette en Louisiane, États-Unis et Haiti terre fertile, etc.

Pour une cinquième édition, Aquin joue la carte du tourisme local, après la grande démonstration du carnaval national aux Cayes. Le Sud est-il en train de se réveiller ?

Claude Bernard Sérant
serantclaudebernard@yahoo.fr

Le Nouvelliste