James Germain

Biographie

« L’amour du chant, cet enfant de Saint-Antoine, un quartier populaire de Port-au-Prince, l’a toujours eu. Benjamin chéri d’une famille de six enfants, où il était d’usage de se réunir tous les soirs autour des parents, qui racontaient des histoires, James Germain se montrait toujours plus sensible à la partie chantée qui, pour lui, constituait des moments privilégiés. 

Albinos de naissance, c’est à l’école, où cet handicap lui valut quelques moqueries (« au moins, on ne me dit pas sale nègre ») ou cajoleries, qu’il s’est essayé au chant public. A dix ans, il chantait à la chorale de l’église avec sa soeur, jusqu’à sa rencontre avec un mécène qui l’a aidé à prendre des cours. James Germain commence donc très tôt sa formation classique à l’Académie Promusica de Port-au-Prince, sous la houlette d’Angel Mendez, qui l’introduit à l’Opéra baroque où il débute comme soliste vocal dans l’ensemble de Sainte-Trinité et guide ses premiers pas à la rencontre de Monteverdi. 

Mais sa passion, les chants vaudou, entendus plus ou moins secrètement durant son enfance, il la redécouvre avec une grande dame de la musique haïtienne, Lina Mathon Blanchet. Remarqué, il obtient en 1989, à l’âge de vingt-deux ans, une bourse de la Coopération française pour un stage en France. Il retourne à Paris en 1990 pour y étudier, pendant près de quatre ans, le chant jazz et classique, successivement au Conservatoire Claude Debussy, au Conservatoire du XVIIe et à l’Ecole de Jazz du Centre d’Initiation Musicale, encouragé par la Haitienne Mimi Barthélemy et les Zaïrois Ray Lema et Rido Bayonne. 

La mémoire créole est présente aussi dans ses chants contemporains, inspirés par la tradition, sur des musiques arrangées par Marco Quesada. » 

texte de Bandiougou DIABATE, maliweb.net